

L'avis de ProDiPresse
31/08/2018
Depuis le 9 août 2018, les commerçants ne peuvent plus facturer de coûts supplémentaires lors d’un paiement électronique. Cette interdiction avait été annoncée en février 2018, lorsque le gouvernement devait transposer la directive européenne interdisant la répercussion des frais pour les paiements électroniques dans le droit belge. La Belgique était l’un des derniers pays où des frais supplémentaires étaient encore demandés en cas de paiements électroniques.
En tant qu’organisation professionnelle représentant le réseau des libraires/presse indépendants francophones, secteur directement touché par cette problématique, Prodipresse souhaitait réagir par rapport à cette interdiction.
D’un point de vue légal, comme précisé en introduction de cet article, il s’agit de la transposition de la directive européenne dans le droit belge. À ce niveau-là, il n’y a pas grand-chose à faire ni à réclamer si ce n’est le manque d’attention de nos commissaires européens sur une problématique touchant notre commerce de proximité.
Prodipresse comprend que l’utilisation et l’entretien des appareils de paiements électroniques aient un coût et ne le conteste nullement. En revanche, notre organisation s’étonne que les organismes financiers puissent encore prendre des frais sur un retrait en liquide par carte de crédit par exemple. Dès lors, Prodipresse estime qu’il y aurait deux poids et deux mesures au niveau d’une transaction électronique.
Ce sont les commerçants qui doivent payer le surcoût généré par l’utilisation d’un terminal de paiements électroniques. Après une étude auprès du réseau, un coût moyen a été calculé et est estimé à 0,13 € par transaction. Ces coûts sont impossibles à répercuter sur la vente d’autres produits puisque 80% des ventes dans une librairie/presse sont des prix imposés (tabac, jeux, presse). À cela s’ajoute une faible marge sur les plus gros secteurs (tabac, jeux).
L’objectif poursuivi par cette transposition d’une loi européenne (favoriser le paiement électronique) est raté. Le commerçant pouvant décider de refuser d’accepter des paiements électroniques en dessous d’un certain montant. Il n’est plus possible d’accepter que les clients paient des petits montants par carte, sous peine de perdre de l’argent (voir les exemples repris sur l'affiche téléchargeable ci-dessous). Sans compter les produits comme les cartes de bus, les timbres ou encore les sacs poubelles qui se vendent à perte en cas de paiement par carte puisque se sont des services offerts à nos clients.
De son côté, Prodipresse sensibilise les clients des librairies/presse via son affiche mettant en avant le réel coût des appareils de paiements électroniques pour les commerçants et va travailler sur le sujet dans le prochain mémorandum politique afin de sensibiliser le monde politique à cette problématique et à rétablir un juste équilibre dans les mesures prises.
Pour télécharger l'affiche mentionnée, cliquez ici
« Prodipresse est une association qui a pour objet de développer le professionnalisme du réseau de vente, de pérenniser le réseau de vente de proximité, d’accompagner les mutations commerciales et sociétales, et de défendre les intérêts de leurs membres. Prodipresse a pour but d'informer, de communiquer, de dispenser des formations et de mettre en place un label de spécialiste presse, d'inventorier, de cartographier et de mettre en place des outils permettant de rendre la presse accessible au plus grand nombre, de faire un travail de veille économique, d’identifier les enjeux pour la profession (site web collectif, coopérative), de négocier et de représenter le réseau des diffuseurs de presse auprès du monde professionnel dans sa branche d'activité et effectuer un travail de lobbying auprès des différents acteurs économiques, politiques et sociaux. »