Zoom libraire

 20/12/2021

À Verlaine, tout le monde connaît Michèle et son mari Christian. Et pour cause, leur magasin, Chez Marie-Claire est la seule librairie-presse des environs. Mais ce n’est pas un simple commerce de journaux, car à côté de la presse et des magazines, Chez Marie-Claire est aussi, et avant tout, une fleuristerie. Une double activité qui demande une sacrée organisation au quotidien !

 

Une (longue) journée type

Une journée type commence vers 5 heures et dure jusque 18h30. En soirée nous devons aller chercher de la marchandise pour le côté fleurs.

Notre commerce est ouvert de 7h à 18h, du lundi au samedi. Le lundi de 7h à 12h pour la librairie et le dimanche de 9h à 13h pour le côté fleurs. Le matin, nous travaillons à deux côté librairie, puis vers 8h30-9h je viens du côté fleurs pour faire un bouquet ou une commande. Les fleurs, c’est notre truc à Amandine, ma fille, et moi. Christian, mon époux, c’est la librairie. Bien sûr, en fonction du nombre de clients présents dans le magasin, nous allons aider là où il faut.

Vous l’aurez compris, Chez Marie-Claire est avant tout une histoire familiale !

 

Fleuriste, puis libraire-presse

Le magasin s’appelle Chez Marie-Claire, car à la base il appartenait à ma maman. Elle était fleuriste et, quand elle est partie à la pension en avril 2016, après trente ans de bons et loyaux services, nous avons repris la boutique avec mon mari. Je suis également fleuriste diplômée à la base, donc c’était un choix qui nous semblait logique.

Dès le début, notre idée était de travailler en famille. Donc mon mari, qui avait un autre métier à côté, a commencé par prendre un quatre-cinquième temps pour pouvoir m’aider.

Et puis un jour, nous avons appris comme tous les autres habitants de Verlaine que la librairie-presse du village était à remettre. Forcément, cela nous intéressait, car nous savions que les gens désiraient garder un marchand de journaux dans le coin. Nous avons donc pris nos renseignements auprès des propriétaires, mais ils voulaient aussi vendre le bâtiment en plus du fonds de commerce. Cela ne nous tentait pas, car nous avions déjà notre magasin. L’idée était de récupérer la librairie-presse dans notre commerce actuel et non pas déménager ou devoir gérer deux entités différentes.

Le 2 juin 2022, cela fera deux ans que nous nous sommes lancés dans le métier de libraire-presse et même si parfois les horaires sont un peu durs, nous n’avons aucun regret !

 

Choix des produits

Quand nous avons récupéré leur stock, notre bâtiment faisait déjà la taille qu’il a actuellement. Il a donc fallu faire de la place pour la nouvelle marchandise. Actuellement, nous avons la librairie-presse d’un côté et les fleurs de l’autre. En termes de répartition, je dirais que nous sommes sur plus ou moins 54m² de fleurs et 40m² de librairie-presse.

Maintenant, on n’a pas une place infinie, donc on jongle avec le stock selon les saisons, surtout du côté fleuriste. Pour la presse en revanche, qu’il s’agisse de papeterie ou de magazines, cela se vend toute l’année, donc il y a moins de changements.

Bien évidemment, je ne vends pas tous les produits qui sont venus de l’autre côté, car certains ne sont pas intéressants pour nous ou nos clients. Le côté positif, c’est que cela nous fait des lots à donner aux clients. Comme cela, nous pouvons leur faire plaisir et cela nous permet d’en faire quelque chose.

 

Les clients au rendez-vous

Le premier jour où nous avons ouvert la partie librairie-presse, c’était un peu la panique, car le système de caisse n’était pas opérationnel. Nous avons donc dû réaliser toutes les additions à l’ancienne sur un bloc-notes. Heureusement, les clients étaient au rendez-vous et ils étaient patients et nous ont apporté un réel support. Nous avons même reçu des cadeaux.

Au début, ceux qui connaissaient la fleuristerie venaient pour la librairie-presse, car ils étaient contents que cela reste un commerce de village et familial. Et l’inverse est vrai aussi, car la librairie amène des gens du côté fleurs, donc cela se complète très bien. Nous profitons d’avoir ces deux offres différentes, mais complémentaires, pour favoriser les achats croisés. Par exemple pour la Saint-Valentin ou lors de la fête des mères, nous préparons une pochette de billets à gratter avec des fleurs.

Notre clientèle est donc fort locale et variée. Nous avons aussi bien des jeunes, comme des mamans dans la trentaine ou encore des personnes plus âgées. Je pense d’ailleurs que notre plus vieille cliente a 96 ans !

 

L’impact du COVID-19

Le COVID nous a impacté négativement du côté fleurs. N’étant pas ‘commerce essentiel’, j’ai dû fermer mon magasin de fleurs durant trois semaines avant de pouvoir rouvrir et nous avons lancé la librairie-presse juste après.

Cela veut dire, par exemple, que nous n'avons pas pu faire Pâques l’année passée. Heureusement, nous avons pu vendre du muguet pour le 1er mai et proposer des bouquets pour la fête des mères, mais seulement en commande et livraison. Cela veut dire que vous ne pouvez pas les conseiller correctement.

Je n’ai donc pas du tout eu la même relation avec les clients, certains je les connais depuis trente-cinq ans et d’autres, je ne les connais pas sans le masque.

 

Chouchouter ses clients

Comme notre clientèle nous le rend bien, nous essayons toujours de leur proposer un petit plus, une petite attention. Pour le Jour du Libraire Presse, nous avons bien évidemment offert les goodies reçus via les packs, mais nous avions aussi été plus loin en donnant à chaque client un bic tactile qui sert aussi de porte téléphone portable.

Pour la Saint-Nicolas, nous avons offert à nos clients des petits Saint Nicolas en chocolat et pour les fêtes de fin d’année, nous allons faire imprimer des pochettes de Loterie Nationale avec nos coordonnées dessus. Ce sont des petits gestes qui nous permettent de marquer les gens.

D’ailleurs, nous savons tous que la relation client est un vrai atout dans notre métier. Pour cette raison, si je vends un foulard, je vais tout de suite le mettre dans un sac avec une petite ficelle, j’essaye toujours d’offrir un plus.

 

Un photomaton de 400 kilos

Au niveau des produits proposés, nous avons évidemment les grands classiques que l’on retrouve dans notre métier. Nous en avons aussi ajouté en fonction des demandes des clients comme pour les cartes de bus, les recharges de compteurs à budget ou encore les sacs PMC. Par rapport à l’ancienne librairie-presse, notre rayon cigarettes est davantage développé, car ils avaient juste le strict nécessaire. Les fournitures scolaires fonctionnent assez bien, notamment auprès des parents qui passent chercher un bic pour leur enfant avant les cours, ou des couvre-cahiers à la rentrée. Nous avons une école primaire dans le coin et un établissement d’enseignement secondaire à Saint-Georges dans les environs.

Sinon l’objet le plus original que nous avons récupéré de l’autre côté est sans aucun doute le photomaton. Il pèse 400 kilos et ils s’y sont mis à huit personnes pour tenter de le déplacer, mais impossible ! Finalement, nous avons dû faire appel à des déménageurs et, heureusement, il rentrait dans notre magasin.

Le photomaton marche du tonnerre, surtout avant les vacances, pour les demandes de passeport et cartes d’identité. La seule chose à faire, c’est un entretien une fois par an, mais à part cela, il tourne tout seul. Nous avons déjà eu des clients qui passent faire des photos à 7h du matin avant d’aller à la commune, car elle n’est pas encore ouverte et ils ne veulent pas perdre trop de temps.

Dans le futur, nous envisageons d’ici deux ans d'agrandir l’intérieur du magasin et ne plus avoir qu’un seul comptoir, un nouvel atelier, une entrée accessible pour tous. Cela nous permettra d’harmoniser le magasin et nous facilitera la tâche.

 

Article rédigé par Colin Charlier dans le cadre du Prodipresse Mag n°108 de décembre 2021.